
« Il faut que…. » Que de stress, de fatigue, voire de souffrance, peuvent se cacher derrière ces simples mots « il faut que… ». Qui n’a pas ressenti – et même bien trop fréquemment – le sentiment de faire quelque chose à contrecoeur, parce qu’il ou elle s’y sentait obligé ? Combien d’agendas sont remplis de rendez-vous, de tâches programmées, d’obligations en tout genre, dont on se passerait bien. Combien d’interruptions accepte-t-on tout au long de la journée au nom d’un « je ne peux pas faire autrement » ? Combien de rêves ont succombé à ce « je ne peux pas, il faut que… » ?
Et vous, à quelle occasion vous êtes-vous senti(e) obligé(e) de faire quelque chose ? Avez-vous en tête une situation de ce genre ? Que ressentez-vous en l’évoquant ? Des sentiments pas très confortables, n’est-ce pas, peut-être même franchement déplaisants !
Voyons ensemble comment tout cela fonctionne et s’il n’y a pas moyen de s’en libérer !
Pourquoi se sent-on obligé de faire quelque chose ?
Lorsqu’on se sent obligé de faire quelque chose, c’est que d’une manière ou d’une autre, on subit une pression.
- Il peut s’agir d’une pression objective, lorsque l’obligation est « vitale » (se nourrir, prendre soin de soin, dormir, se soigner) ou « légale » (obéir à la loi, remplir des formalités obligatoires, payer ses impôts). Ce qu’il faut faire dans ces cas-là peut-être déplaisant, mais bon, si nous ne le faisons pas les conséquences sont telles que pour le coup, « il faut » réellement poser l’action en question.
- Le plus souvent pourtant, la pression est plutôt subjective. En réalité, nous nous imposons des choses parce que nous imaginons des conséquences négatives, nous nous « racontons des histoires », plus ou moins consciemment : si je ne le fais pas, il va être fâché, je ne vais plus être apprécié, je vais être rejeté, on me prendra pour un incompétent… Derrière ces « histoires » se cache des peurs viscérales (peur du rejet, de l’abandon) et des besoins fondamentaux (besoin d’être aimé, apprécié, valorisé, besoin d’appartenance et d’intégration)
Souvenez-vous de la pyramide de Maslow représentant les besoins fondamentaux de l’humain : la plupart de nos « il faut » visent à satisfaire les étages 3 et 4 de cette pyramide !

On pensera qu’il faut parce qu’on nous l’a demandé et qu’on veut être gentil et apprécié, parce qu’on veut bien faire pour être estimé, parce qu’on a peur d’être rejeté si on ne le fait pas, etc.
Que faut-il retenir de tout cela ? Eh bien que si l’on fait abstraction les obligations « vitales » et « légales », tout le reste est une question de choix et d’assertivité. Il s’agit d’apprendre à s’écouter et à dire non.
Comment s’écouter et savoir dire non ?
Dès que vous ressentez un malaise par rapport à quelque chose que vous pensez devoir faire, prenez le temps d’analyser la situation et posez-vous tranquillement les questions suivantes :
- Suis-je vraiment obligé de faire cela ? Que se passera-t-il si je ne fais pas cela ? Y aura-t-il des conséquences négatives ? Y a-t-il une obligation légale ou vitale.
Si oui, ok. Votre questionnement ne pourra que porter sur le « comment » faire. Si non, en revanche, ne parlez plus d’obligation, mais de choix et passez à la question suivante.
- Ai-je envie de faire cela ? Est-ce compatible avec mes valeurs, mes choix, mes envies, mes objectifs, mes priorités ?
Si oui, alors c’est que vous « voulez » le faire et du coup, ne dites plus « il faut », qui a une connotation négative et ne peut que plomber votre moral ! La vie est faite de choix, de concessions, d’arbitrages. Mais au final, ici, de poser l’action concernée, ce sera votre choix. Si non, alors affirmez VOS choix et dites NON à cette pseudo-obligation !
Comment apprendre à s’écouter d’avantage et à faire preuve d’assertivité ?
- Tout d’abord, décryptez vos propres « histoires » et vos schémas limitants
Si vous refusez de faire ce que l’on attend de vous, peut-être qu’il y aura des mécontents, mais êtes-vous certain que vous serez rejeté pour autant ? Et si c’était le cas, des personnes qui respectent aussi peu vos valeurs et désirs, valent-elles réellement la peine que vous fassiez des choses à contrecœurs pour rester dans leur orbite ?
Et puis vous a-t-on réellement demandé quelque chose ou bien est-ce vous qui interprétez ce que vous pensez que d’autres pourraient attendre de vous ?
N’est-ce pas une obligation qu’au fond vous vous imposez à vous-même, au nom de je ne sais quel dictat de la mode, du « qu’en dira-t-on » ou de votre éducation ?
- Osez dire non
Prenez garde à ces scénarios que l’on se fait dans sa tête : non seulement, ils peuvent vous amener à faire des choses au nom d’une obligation qui n’existe pas, mais elles peuvent aussi générer un malaise dans vos relations avec les personnes dont vous imaginez qu’elles attendent quelque chose de vous alors que ce n’est pas le cas. Faites taire vos « suppositions » et parlez-en avec les personnes concernées, clarifier les attentes et sachez défendre les vôtres avec assurance. Vous pourriez bien être surpris par les réactions ou même l’absence de réaction lorsque vous annoncerez votre décision de ne pas faire « ce qu’il faut » 😉
En conclusion, partez à la chasse de tous vos « il faut… » et n’oubliez-pas qu’un NON à un « il faut… » imposé, c’est un OUI que vous vous dites à vous-même. Est-ce que cela ne vaut pas le coup ?
NB : Cette question s’intègre dans un vaste processus d’introspection destiné à vous permettre de garder les rennes de votre existence. Maintenez l’harmonie entre qui vous êtes, ce à quoi vous aspirez, ce que vous faites et ce qui vous entoure. Découvrez tous les détails dans « La fleur du questionnement ». Et retrouvez-moi dans cette rubrique tous les jeudis, pour n’en rater aucun épisode.