
Connaissez-vous l’effet Pygmalion ? C’est un mécanisme selon lequel le jugement que l’on porte sur quelqu’un (y compris sur soi-même) conditionne en partie son comportement. Également appelé « effet Rosenthal et Jacobson » du nom des psychologues qui l’ont mis en évidence, il signifie que le simple fait de croire en quelque chose augmente les chances que cela se réalise et partant, que le jugement que l’on porte sur quelqu’un (y compris sur soi-même) conditionne en partie son comportement et donc ses réalisations et résultats.
Ainsi, si un enseignant est convaincu que ses élèves vont réussir, ces derniers auront de meilleurs résultats; si un parent répète à son enfant qu’il va réussir, il a plus de chance d’y parvenir; si vous êtes persuadé de pouvoir atteindre un objectif, vous êtes mieux armé pour y arriver.
Mais l’inverse est également vrai et c’est ce qu’on appelle l’effet Golem : plus un parent répète à son enfant qu’il est maladroit, plus il aura tendance à l’être ; si l’on est soi-même persuadé d’avance qu’on va échouer à un examen, il y a plus de risque que cela soit effectivement le cas.
En d’autres termes et pour résumer le concept :
- ce que nous pensons risque fort de se réaliser, en bien ou en mal ;
- nos convictions nous sont souvent instillées par autrui, à notre insus ;
- elles peuvent nous limiter ou nous galvaniser.
Les effets Pygmalion et Golem sont à l’oeuvre dans tous les domaines de votre vie, comme les deux faces d’une même pièce : selon les pensées que vous laisser prendre racine dans votre esprit, vous inscrivez votre action dans le cercle vertueux de l’effet Pygmalion ou dans le cercle vicieux de l’effet Golem. Il n’est pas difficile d’imaginer à quel point cela peut constituer un outil redoutable – ou à l’inverse un frein puissant – dans la réalisation de nos objectifs !
Comment s’appuyer sur l’effet Pygmalion et neutraliser l’effet Golem, pour garder le cap dans la réalisation de nos objectifs ?
Puisque ce que vous pensez conditionne vos actions et par voie de conséquence vos résultats et réalisations, il est crucial de prendre conscience de ce qui se passe dans votre tête pour pouvoir cultiver les pensées motivantes et contrer celles qui vous freinent, les pensées limitantes.
De manière générale, il s’agira de nourrir Pygmalion plutôt que Golem, c’est à dire :
- de porter sur vous-même et sur les autres un regard bienveillant et encourageant, en vous gardant de généraliser, de stigmatiser ;
- de vous efforcer d’attendre le meilleur plutôt que le pire
- de lutter contre vos croyances limitantes
- d’être attentif à ce que votre entourage vous dit, ou vous a dit dans le passé, et de vous demander en quoi cela peut ou a pu vous influencer.
Voilà qui m’amène au défi que je voudrais vous proposer cette semaine :
DÉJOUER VOS PENSÉES LIMITANTES EN SOUTENANT VOTRE « PYGMALION » ET EN NEUTRALISANT VOTRE « GOLEM »
Concrètement, voilà ce que vous allez faire cette semaine, si vous relevez ce défi :
- chaque fois qu’une pensée négative vous traversera l’esprit – du genre « je n’y arriverai pas »; « ça marche pour les autres, mais pas pour moi »; « je suis trop vieux/trop jeune pour ça » ; « je ne le mérite pas »; « ça ne changera rien »; « c’est toujours comme ça »….. notez-là et prenez le temps de l’examiner de plus près. C’est votre « Golem » qui essaie de vous influencer !
- demandez-vous quels sont les faits objectifs qui sont susceptibles d’étayer concrètement l’affirmation négative que vous avez relevée;
- faites parler votre « Pygmalion » en reformulant votre affirmation dans un sens sinon totalement positif, au moins constructif
- Notez bien ce que votre « Pygmalion » va répondre à votre « Golem » et soyez prêts à dégainer cette réplique dès que la situation se reproduira.
Petit à petit, vous renforcerez votre capacité à voir le verre à moitié plein plutôt qu’à moitié vide et apprendrez à clouer le bec à votre Golem, cet empêcheur de tourner en rond ! Cela vaut la peine d’y consacrer quelques efforts, non ?