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Ta deuxième vie commence quand tu comprends que tu n’en as qu’une

par Raphaëlle Giordano

Qui ne connaît pas encore ce roman de Raphaëlle Giordano ? Comme le résume son éditeur, l’héroïne, Camille, trente-huit ans et quart, a tout, semble-t-il, pour être heureuse. Alors pourquoi a-t-elle l’impression que le bonheur lui a glissé entre les doigts ? Tout ce qu’elle veut, c’est retrouver le chemin de la joie et de l’épanouissement. Quand Claude, routinologue, lui propose un accompagnement original pour l’y aider, elle n’hésite pas longtemps : elle fonce et repart à la conquête de ses rêves…

Paru en 2015, ce bestseller a suscité des éloges et des critiques sévères et on pourrait penser que tout a déjà été dit. Pourtant, je vais vous proposer de le (re)lire en essayant de changer de perspective. Ne vous attachez pas ce que l’héroïne fait pour trouver le bonheur, mais demandez-vous pourquoi diable elle a besoin d’un « routinologue » ? De quoi souffre-t-elle donc vraiment ? Pourquoi ne se bouge-t-elle pas simplement le c… ! Et vous mettrez le doigt sur un mal de société qui devrait nous interpeler bien plus qu’il ne le fait ! 

Voyons d’abord qui est ce fameux « routinologue ». Vous savez, cette profession que l’auteure invente dans ce roman, ni psy, ni coach, mais « expert en accompagnement dans l’art de retrouver le bonheur perdu ». Ce routinologue va proposer à l’héroïne de nombreux exercices pour retrouver un sens à sa vie. Mais ce ne sont pas ces exercices qui nous intéressent aujourd’hui. Mais LA question qui est à l’origine de tout : pourquoi l’héroïne, qui ne manque de rien, est en bonne santé, a une famille et du travail, n’est-elle pas heureuse ? 

Au fond, c’est un peu triste de constater que dans notre société « civilisée » et gâtée par le confort, nous avons besoin d’un « routinologue » pour revenir à des choses qui relèvent du bon sens ! Le routinologue soigne les effets, mais qu’en est-il des causes de ce mal-être qui se répand comme une trainée de poudre dans nos sociétés ? 

Nous sommes affublés d’un prisme déformant, qui nous fait appréhender notre réalité quotidienne de façon systématiquement négative. Il n’y a qu’à voir les informations à la télévision pour le constater encore et encore. Alors, pourquoi ne pas devenir notre propre « routinologue », avec comme premier exercice celui de nous entraîner à positiver. Car « être positif, ce n’est pas se bercer d’illusions en croyant que tout se passera bien, mais avoir conscience que, quoi qu’il arrive, il est possible d’en tirer bénéfice, d’apprendre et de s’enrichir personnellement et spirituellement » (Bruno Lallement). Qu’en pensez-vous ?

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