de Léo Babauta

L’art d’aller à l’essentiel, selon son éditeur, nous transmet le pouvoir d’une vie simplifiée. En apprenant à identifier les choses indispensables de notre vie et à sélectionner le nécessaire, nous pourrions déplacer des montagnes. Avec pour résultat d’être plus efficace et plus détendu, d’avancer dans nos projets professionnels tout en ayant du temps pour nous et pour nos proches, de jouir des plaisirs de la vie tout en remplissant nos obligations… Quelle promesse, n’est-ce pas ! J’ai voulu en savoir plus, sur cette promesse et sur son auteur …
Leo Babauta, un homme en quête d’essentiel
En 2005, Leo Babauta, journaliste et père de 6 enfants, décide d’introduire des changements dans sa vie. Ce qu’il veut, c’est revenir à l’essentiel et mener une vie plus simple, saine, productive et enrichissante, au plus près de sa famille. Pendant deux ans, il relève de nombreux défis pour y parvenir. En 2007, il créé son blog Zen Habits, pour partager ses expériences. Quant à la question de ses qualifications pour parler des sujets qu’il aborde, voilà ce qu’il en dit :
« Ma réponse est que je n’ai aucune qualification formelle. Je ne suis ni expert, ni médecin, ni coach. Je n’ai pas gagné des millions de dollars et je ne suis pas le plus grand athlète du monde. Tout ce que je suis, c’est un gars ordinaire, père de six enfants, un mari, un écrivain originaire de Guam (1). Mais j’ai beaucoup accompli au cours des deux dernières années (j’ai souvent échoué) et, en cours de route, j’ai beaucoup appris.
Léo Babauta, blog « zen habits », Février 2007
Effectivement, Leo Babauta, en a fait des choses ! Il s’est arrêté de fumer; s’est mis à la course à pied ; a appris à mieux s’organiser et à être plus productif ; à se lever tôt (et quand je dis « tôt », c’est 4h30 du matin !). Il a modifié son alimentation parce qu’il voulait devenir végétarien ; a perdu du poids ; écrit des bestsellers comme celui dont je vous parle aujourd’hui, ou « Zen to done » que vous connaissez peut-être ; ….. Et tout ceci n’est qu’une partie des défis qu’il a relevé avec succès ! Impressionnant, non ? Je suis sûre que certaines de ses réalisations vous font rêver ! Je me trompe ?
Son secret : l’art d’aller à l’essentiel
J’ai découvert Léo Babauta il y a quelques années déjà, grâce à Olivier Roland qui traduit nombre de ses articles sur son blog « Habitudes Zen« . Et je suis vite devenue accro à ses articles !
Dans ce livre (d’ailleurs préfacé par Olivier Roland), Leo Babauta nous livre son secret : identifier l’essentiel et … supprimer tout le reste. La recette semble simple en apparence, mais elle est évidemment bien plus compliquée à mettre en œuvre. Dans son livre, l’auteur souhaite nous apprendre comment appliquer ces deux lignes directrices, dans tous les domaines de notre vie. Et il paraît que c’est efficace. Tim Ferris, l’auteur du bestseller la semaine de 4 heures, l’affirme haut et fort :
« Babauta est devenu maître dans l’art de la productivité sur le Web pour une bonne raison : ses conseils fonctionnent ! »
Un ouvrage pratique et pragmatique, hyper motivant
Avide de découvrir ces fameux conseils, j’ai donc attaqué « l’art d’aller à l’essentiel » armée de mes plus beaux surligneurs, orange, vert, jaune et rose, et de mon meilleur bic à quatre couleurs. Il faut savoir que je suis du genre à barbouiller tous mes livres et à les cribler d’annotations. Vous imaginez bien que cela prend du temps. Eh bien, en dépit de cela, j’ai littéralement dévoré le livre d’une traite, en un peu moins de 3 heures !
Waouh, c’est un véritable condensé d’énergie positive ! On se dit que ce qu’il propose doit vraiment être réalisable ! Le style simple, pratique, rassurant, fait qu’on y croit à chaque ligne, à chaque chapitre. À l’exception peut-être des derniers, mais j’en reparlerais plus loin. L’impression générale reste tout de même qu’on se prend un shoot de motivation à chaque paragraphe !
Bien sûr, j’ai trouvé au fil des pages un certain nombre de choses que j’ai déjà mises en place, que je maîtrise déjà – enfin plus ou moins. Cela fait tout de même un moment que moi aussi, j’expérimente tout ce que je peux, pour changer et améliorer ma vie ! Mais j’ai aussi trouvé toute une liste de choses nouvelles, indéniablement à tester. Alors, je sais déjà que je vais reprendre ce livre au début, m’en délecter tranquillement – en prenant mon temps, à mon rythme et en détails. (eh oui, Olivier, je vais être une vrai « rebelle intelligente », qui teste absolument tout !).
L’essentiel, une question de choix
Pour cette relecture, c’est sûr, j’ai du pain sur la planche. En effet, dans tous ses chapitres, Leo Babauta propose une série de questions à se poser, ainsi que des listes à dresser. Il ne nous expose pas une méthode toute faite, mais nous apprend comment définir la nôtre, la personnaliser, de sorte qu’elle réponde réellement à nos besoins. Ce qu’il nous livre, ce sont des astuces et des conseils, tirés de sa propre expérience. Mais c’est au lecteur qu’il appartient, en se posant les bonnes questions, de les adapter selon ses propres choix.
Car c’est bien de choix qu’il s’agit ! Pour ne retenir dans sa vie que l’essentiel, chacun doit avant tout clarifier ce qui l’est réellement pour lui ! Il s’agit là d’une question éminemment personnelle, qui demande mure réflexion. On ambitionne de se débarrasser de tout le reste ; ce serait ballot de jeter le bébé avec l’eau du bain ! Et c’est précisément pour nous aider dans cette réflexion, que l’auteur nous propose toutes ces questions et toutes ces listes. Bien sûr, l’approche peut paraître un peu « scolaire », « cadrée », et risque de rebuter certains d’entre vous. Mais croyez-moi, faites-vous violence, car pour un changement durable et réussi, ce questionnement en profondeur est absolument indispensable. Vous devez trouver vos propres réponses, les poser, les acter, pour ne plus les perdre de vue.
Comment aller à l’essentiel ?
Leo Babauta répond à cette question en deux parties.
Dans une première partie théorique, il nous expose les 6 principes qu’il faut appliquer, selon lui, pour ne plus être débordé, broyé par nos vies de dingue.
- se fixer des limites
- opter pour l’essentiel
- simplifier tout ce qui peut l’être
- se concentrer sur une chose à la fois
- changer ses habitudes et mettre en place des automatismes, pour que les changements soient durables
- commencer petit, pour se garantir le succès de ce qu’on entreprend.
Dans une deuxième partie pratique – la plus longue, environ 2/3 du livre – il nous engage à agir concrètement.
En 12 chapitres, il nous explique comment :
- choisir des objectifs à notre portée
- ne prévoir que 3 tâches importantes par jour
- rester flexible dans notre gestion du temps en utilisant des outils simples
- gérer au mieux nos messageries, les simplifier et surtout… les vider !
- utiliser Internet de façon modérée et efficace
- simplifier nos méthodes d’archivage de documents
- réduire nos obligations, pour ne retenir que ce qui est important en sachant dire non à tout le reste
- simplifier notre quotidien, avec de bonnes routines du matin et du soir
- déblayer notre espace de travail (puis désencombrer le reste de la maison)
- ralentir notre rythme (quand on mange, quand on travaille, quand on roule)
- rester mince, tonique et en forme, grâce à un programme en 3 étapes
- nous forger une bonne motivation pour tous nos projets et l’entretenir.
J’ai vraiment été très séduite par les 8 premiers chapitres et compte bien les retravailler en détail. Mais je dois avouer que j’ai été un peu moins convaincue par les 4 derniers.
Quelques regrets tout de même
En effet, je trouve que, dans ces derniers chapitres, les thèmes sont abordés de façon très superficielle, voire incomplète.
Le chapitre sur l’archivage, par exemple, ne m’aide pas beaucoup personnellement. Comme j’ai tendance à vouloir tout garder, le classement et l’archivage de mes documents ont toujours été une galère pour moi. Non pas que je ne sais pas m’organiser. Au contraire, je m’organise trop. J’ai longtemps été la reine des méthodes de classement « usine à gaz », dans lesquelles je finissais par me noyer. Alors lorsque Léo Babauta me propose de n’avoir plus qu’un seul tiroir, avec quelques chemises kraft et des étiquettes pour tout ranger, euh, comment dire….. C’est une totale abstraction pour moi ! Je regrette d’ailleurs que l’auteur n’aborde pas du tout l’archivage électronique, car peut-être bien qu’elle est là, la solution pour n’avoir plus qu’un seul tiroir de paperasse ! Du coup, j’aurais apprécié de trouver quelques conseils pour simplifier les arborescences tentaculaires – et, je l’avoue, pas très pratiques – qui inonde la mémoire de mon ordinateur.
Le programme en 3 étapes, proposé au chapitre 11, m’a également laissée sur ma faim. Mais il est vrai que rester mince, tonique et en forme est un vaste sujet, qui mérite une encyclopédie à lui tout seul. Il était donc effectivement difficile de le creuser dans le contexte de ce livre. Comment va-t-on à l’essentiel en ce domaine ? Je vous le demande !
Cela étant dit, pour conclure, je reste tout de même très positive sur tout le reste de ce livre.
Pour aller plus loin
Quand on commence à simplifier les choses dans sa vie, cela devient vite une addiction, tant le ressenti que cela procure est positif, voire jouissif. Alors si le sujet vous intéresse et que vous souhaitez l’approfondir, vous aimerez peut-être aussi découvrir les articles ci-dessous :
- L’art de la simplicité
- La slow life en pleine conscience
- Comment trois livres m’ont guidée sur la voie de la simplicité.
Bonne route vers l’essentiel, à vous tous, et excellente lecture !
(1) Guam est une petite île (territoire non-incorporé et organisé des États-Unis) isolée dans l’ouest de l’Océan Pacifique